10.07.2009 / TRANSPORT, éQUIPEMENT ET HABITAT VINGT QUATRIèME RAPPORT ANNUEL
LA SOCIETE REGIONALE DE TRANSPORT DE SFAX (SORETRAS)

Depuis sa création, en 1963 sous forme de société anonyme, la Société régionale de transport de Sfax (ci-après la Société) assure les opérations de transport public urbain, régional et interurbain.
L’examen de la gestion de la Société, durant la période allant de janvier 2004 à juin 2008, a permis de formuler des observations concernant essentiellement, son organisation, son système d’information, la gestion des marchés et des stocks, l’entretien du parc de bus, l’économie d’énergie et la préservation de l’environnement.
1- Organisation et système d’information
Il ressort des investigations qu'un nombre d’emplois fonctionnels étant demeuré vacant, la Société n'a pas pu compter sur les soutiens nécessaires au bon fonctionnement de certains services et que l’absence de certaines structures administratives de base prévues par l’organigramme a conduit à la non exécution par la Société de tous ses programmes d’activité annuels.
Il s’est avéré aussi que le bureau d’études et de méthodes, n’effectue pas l’étude et l’analyse des opérations d'entretien et que le service d’audit interne ne s’acquitte pas comme il se doit de sa mission.
Par ailleurs, le système d’information utilisé ne permet pas de générer les données nécessaires au moment voulu et avec la précision et l’exhaustivité requises, du fait de la non intégration des applications existantes et du manque d’organisation et de contrôle.
La Société est appelée à mettre en place un plan général de sécurité de l’information et à consolider les procédures de protection du matériel informatique.
2- Exploitation
L’activité d’exploitation montre quelques insuffisances qui ont trait, notamment, à l’élaboration et à l’exécution des programmes des navettes, aux conditions d’exploitation, à la qualité des services, à l’inspection et au contrôle des recettes.
En effet, la Société élabore les programmes des navettes, en particulier sur les lignes urbaines, sans identifier les besoins de la région en transport de cette catégorie. Certaines difficultés liées essentiellement à la baisse du taux de disponibilité des bus, à l’exploitation et au retard d’exécution du programme de renouvellement du parc, ont participé à entraver le fonctionnement normal de l’activité d’exploitation et à l’augmentation du phénomène d’annulation des navettes.
Bien que la Société ait, depuis 2005, élaboré un programme en vue de son adhésion au processus de qualité totale, ses réalisations dans ce domaine se sont limitées à l’organisation de quelques sessions de sensibilisation et de formation pour certains de ses agents.
En outre, la faiblesse de l’audit interne a favorisé à l’apparition d'abus que la Société aurait pu éviter ou contenir.
Par ailleurs, la disproportion des taux d’évolution des recettes et des charges a conduit, à fin 2007, à l’augmentation des dettes de la Société pour se situer à 34,4 MD et à l’accumulation de ses pertes à un niveau de 9,9 MD et ce, bien qu’elle ait bénéficié, en 2004 de l’assainissement financier grâce à la prise en charge par l’Etat d’une partie des dettes à hauteur de 6,888 MD.
3- Gestion des marchés et des stocks
La gestion des marchés de la Société a été marquée par quelques défaillances.
En effet, la construction d’un nouveau parc de bus a été attribuée à une entreprise sur la base d’une offre à prix ferme et non révisable qui s’élève à 6,9 MD. Toutefois, la Société n’a pas notifié à l’entrepreneur l’avis d’attribution du marché avant l’expiration du délai de validité de l’offre. Il s'en est suivi le refus par ce dernier de contracter et le recours à un nouvel appel à la concurrence qui a conduit à l’attribution du marché à un deuxième entrepreneur pour un nouveau prix dépassant l’offre initiale d’un montant de 606 mD.
La Société a procédé pendant la période 2004-2007 au fractionnement de commandes relatives à l’achat de pièces de rechange dont la valeur a atteint la moyenne annuelle de 1,4 MD.
Pour sa part, la gestion des stocks de la Société a connu certaines insuffisances qui ont conduit à des cas de rupture répétés des stocks et à l’immobilisation des bus pendant de longues périodes.
4- Maintenance du parc de bus
Le volume des travaux d’entretien curatif a atteint 70% de l’ensemble des interventions de maintenance des bus, ce type d’entretien s'effectuant en l’absence d’une organisation rationnelle des travaux.
La Société devrait mettre en place un bureau de contrôle technique en vue de réparer à temps les pannes et d’éviter de mobiliser des bus aux ateliers de maintenance parfois durant de longues périodes.
Par ailleurs, la faible rentabilité de l’activité de maintenance a entraîné la baisse du taux de disponibilité des bus qui n’a pas dépassé 60 % pendant la période 2004-2007, contre des prévisions à hauteur de 80%.
5- Economie d’énergie et protection de l’environnement
La Société n’est pas parvenue à atteindre tous les objectifs fixés dans le domaine de la maîtrise de la consommation d’énergie. Cette situation est imputable au fait que le service de gestion de l’énergie n'a pas été doté des ressources humaines et matérielles nécessaires.
En matière de protection de l’environnement, le problème relatif aux cartouches de filtres et aux pneus usagés, persiste toujours, notamment en raison de l’inexistence d’entreprises capables de prendre en charge la première catégorie de ces déchets solides et l’absence de procédures qui déterminent, pour la seconde, la manière de s’en débarrasser sans incidences négatives sur l’environnement.


